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4) les dialogues

 

Le dialogue est naturel et fait vrai. Il faut donc l’utiliser au maximum. Pour cela, il faut faire se rencontrer des personnages et les faire dialoguer entre eux.

Mais les dialogues eux aussi doivent servir l’histoire. Par exemple, dans le dialogue ci-avant, le lecteur voit tout de suite que le professeur est un psychopathe grave !

Les dialogues ne sont intéressants que si les personnages ne sont pas d’accord. Si tous sont d’accord, la conversation tombe et l’intérêt du lecteur aussi. Par contre, s’ils ont des points de vue opposés, l’intérêt monte. C’est comme ça dans la vraie vie !

 Par exemple, le dialogue aurait été beaucoup plus intéressant si Pattie, André et Pat avaient répondu au lieu de se laisser fiche dehors. Je vous laisse l’imaginer…

Quelques points à réfléchir avant d’écrire un dialogue :

a) Quels rapports entretiennent les personnages entre eux ?

Sociaux : père, fils, patron, employé, etc. De caractère : timide, vantard, menteur, etc.

De situation : Cordiaux, d’affection, de crainte, de méfiance, etc.

 

b) La longueur des répliques.

Il y a toujours un personnage qui parle le plus. Un bavard, un taiseux. Un qui veut des infos, un autre qui ne veut pas les donner. Un qui veut dominer, un autre qui semble soumis. Donc, évidemment, les répliques ne doivent pas être de même longueur.

 

c) le ton.

C’est peut-être le point clé d’un bon dialogue. Changez de niveau de langage pour chaque interlocuteur. Chaque personnage doit parler comme on parle dans son milieu social. S’il s’agit d’un boucher sur un marché parisien, il ne dira pas : « je vous prie madame de me dire ce que vous désirez comme morceau », mais plutôt « J’vous l’met dans quoi votre steak ma p’tite dame ? » Pas plus que la dame en question ne répondra : « Dans le filet, peuchère » si elle est née à Paris dans le quartier de Belleville.

Exemple :

- J’ai un truc. Je ne sais pas si je vais vous le donner, bande de cancres !

- Si, si Daniel, nous t’en prions à genoux, donnez-nous votre truc…

- T’es grave keumé, si tu veux pas nous l’refiler on va trouver un djèse ou te l’bébar.

- Si tu veux pas l’donner, garde-le, connard ! Ton truc, j’me l’mets où j’pense !

- Cher Daniel, se faire ainsi prier est d’un mauvais goût…

- Je m’en bats la race de son truc à ce bouffon !

- Si vous nous le donnez, nous prierons pour vous chaque soir pendant… un certain temps.

- Vraiment, ces enfants sont d’un vulgaire ! Ne cédez pas cher Daniel…

- Mais, je n’ai pas l’intention de céder.

- Ta gueule ! Tu me l’donnes ton truc ou j’t’en colle une !

- Cet argument est frappant. Voilà, mais c’est bien parce que c’est vous.

 

Ce n’est pas vraiment « un truc », il suffit de supprimer les incises du type « dit Paul, demanda Jules, répliqua Jean ». Si malgré cela chaque voix est reconnaissable, si le lecteur comprend qui parle, votre dialogue sera peut-être bon. « Peut-être », parce que sa réussite dépend aussi de son contenu.

Ainsi, dans le dialogue ci-avant, combien reconnaît-on d’interlocuteurs ? Il y en a cinq : une mère supérieure, un jeune d’une cité de banlieue, un vantard vulgaire, un ou une snob et mézigue. Si, dans le récit où est inclus ce dialogue j’ai nommé auparavant les personnages, le lecteur attentif (ah oui, on doit être attentif en lisant aussi, c’est une bonne façon d’apprendre à écrire !) les reconnaîtra sans peine.

Et puis ce n’est pas tout. Évitez le style trop « parlé ». Il ne faut pas s’évertuer à être vrai, mais plutôt à faire vrai.

 

 

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