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5) Les incises.

 

Considérées comme une inélégance syntaxique jusqu’au 18ème siècle, elles sont largement utilisées dans le roman moderne.

Ainsi, les « dit-il » et autres « répondit-il » sont remplacés par des verbes qui s’associent facilement au fait de dire, tels que : murmurer, soupirer, hurler, confier, etc.

Même si je suis partisan d’en coller le moins possible en donnant suffisamment de personnalité au langage des locuteurs pour qu’ils soient aisément reconnus par le lecteur, ce n’est pas toujours possible (et puis ce n’est que ma vérité personnelle à moi qui n’est pas pour autant la bonne !). Il serait donc dommage de se priver de l’incise, car elle peut être un complément en ayant une incidence sur le discours indirect.

Dans un dialogue question-réponses, grâce à l’alternance, le lecteur sait qui prend la parole. On peut ici s’en passer.

Si on tient à les limiter, il peut y avoir une alternance entre répliques présentées avec incises et d’autres présentées sans. Là aussi le lecteur saura qui parle.

Pourtant, si elle survit au raffinement de la mise en page du dialogue, il faut croire que l’incise a d’autres fonctions que celle d’aider à la reconnaissance de la parole d’autrui. Etant un petit morceau de narration introduit dans le discours direct (ses temps sont ceux du récit et non ceux du dialogue), elle insère les paroles dans le texte. Elle fait ainsi apparaître que le dialogue n’est pas autonome par rapport au récit.

Ainsi, elle peut avoir les fonctions différentes suivantes :

- Sans impliquer de jugement, être simplement informative en qualifiant la manière de dire : articuler, crier, hurler, murmurer, chuchoter, vociférer, débiter, dégoiser, bonir…

- Reconstituer l’action qui accompagne la parole : gémir, pleurer, sourire, regarder…

- Replacer la réplique dans la situation de communication : répondre, répliquer, rétorquer, répéter, transmettre, propager, objecter, faire observer…

- Être évaluative, elle infère alors un jugement en évoquant l’intention ou le sentiment qui accompagne la parole : féliciter, déplorer, reprocher, regretter…

- Porter un jugement sur la valeur de vérité du discours : prétendre, révéler, avouer, prouver, démontrer, dévoiler…

Alors, incises ou pas incises ? Les nouveaux romanciers ont mauvaise conscience à l’employer. Boris Vian, dans certains ouvrages, a pris le parti de n’utiliser que le verbe dire, au risque d’être monotone, mais il était Boris Vian… À vous de décider. Moi, qui suis un être équilibré, mesuré, raisonnable et sensé, je dirais que c’est comme la modestie, point trop n’en faut.

 

 

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