Le style (suite 2)

 

5ème piton) Varier en préférant la voix active

Dans la voix active, le sujet fait l’action. On peut lui opposer :

La voix passive où il subit l’action,

La voix pronominale qui cumule les deux,

La voix impersonnelle qui efface le sujet réel.

 

La voix passive est normale quand le sujet subit l’action : « David fut tué à la guerre ».

Elle est parfois abusive dans le cas contraire : « Cette décision a été prise par Nico » pour « Nico a pris cette décision ».

La voix pronominale est souvent moins lourde : « Cette ascension est composée de 8 pitons » (eh oui, vous en avez encore trois à vous farcir après celui-là !) > « Cette ascension se compose de 8 pitons ».

La voix impersonnelle : « on a fragmenté cette ascension à l’aide de 8 pitons ».

 

6ème piton) moduler la force de l’expression

Les linguistes appellent cela l’énonciation.

L’énoncé est le contenu de mon dire : « demain, j’aurai un style riche »

L’énonciation, c’est la manière d’énoncer en faisant intervenir des modulations de ce dire :

« Je pense que demain j’aurai un style riche » ;

« Il se pourrait que demain j’aie un style riche » ;

« Probablement, j’aurai un style riche demain » ;

Etc.

 

On peut le dire aussi avec emphase :

« Je veux un style riche » ;

« Certainement, je veux avoir un style riche » ;

« Remarquable, mon style sera remarquable » ;

« Mon style sera le meilleur de ce siècle » ;

« Génial ! Dément sera mon style ! » Attention, dans cette hyperbole, si vous ne mettez pas génial devant dément, ça n’a plus le même sens… On peut être dément sans être un génie… Eh oui, mon pauvre Daniel !

 

D’autres préféreront la retenue plutôt que l’emphase comme procédé d’expression :

Le conditionnel : « J’aurais voulu être un génie » (si vous le voulez bien)

L’euphémisme : « Ce Daniel est un peu fatigué » (il est presque fou)

La litote : « Cette chronique n’est pas inintéressante » (double négation pour une affirmation)

L’ellipse : « il dit de ces choses ! » (Sous-entendu : idiotes)

 

7ème piton) Osez la phrase au verbe sous-entendu

La phrase sans verbe est interdite à l’école, on s’en fou, ici on n’est entre nous.

« À perte de vue, la mer déserte. Aucune voile d’aucun côté ». Vous vous rappelez ?

Oui, mais Victor, il n’en abusait pas, lui.

 

8ème piton) Donnez du rythme avec les répétitions

C’est vrai, il vaut mieux éviter de répéter le même mot. Mais on peut passer outre, toujours avec modération, pour renforcer l’expression.

« Non, je n’aime pas la langue de bœuf ! Non, je n’aime pas la langue de mouton ! Non, je n’aime pas ce qui sort de la bouche des animaux ! Je préfère les œufs. »

Il y a aussi l’anaphore chère à nos amis poètes.

« De bons lecteurs, de bons commentateurs, de bons auteurs parfois : voilà un bon atelier d’écriture ! ».

Nous sommes arrivés au sommet, mais nous avons pris la voie la plus facile, il y a encore beaucoup à dire sur le style.

 

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