La mort en peinture :

 Je m'adresse à l'auteur de l'excellent polar "La mort en peinture". Comme ancien fonctionnaire de police, j'ai déjà relevé plein de qualités. Qu'il soit question des dialogues entre flics, du caractère des enquêteurs et de la description des services (notamment dans les rapports hiérarchiques), tout me paraît parfaitement crédible, ce qui n'est pas toujours le cas dans les romans policiers. Par ailleurs, l'intrigue est bien menée et les rebondissements bien venus. Mais ce qui donne encore plus d'épaisseur à l'histoire, c'est la connaissance du milieu créatif, qu'il s'agisse des artistes peintres (Delphine ou même Sophia), des galeries d'expositions et de leurs profiteurs. L'incursion dans le Louvre est assez formidable et l'atelier de Delphine très réaliste. Je trouve que l'illustration de la couverture colle bien au thème. Parlons maintenant de l'écriture. Franchement, elle n'as rien à envier aux plus grands auteurs de séries noires. Les dialogues font mouche, la psychologie des personnages et la description des lieux sont formidablement rendus. Je dirais même que la dernière partie du livre, qui n'aurait peut-être pas convaincu tous les lecteurs, est sauvée par la richesse du style. Pour moi, cet ouvrage est une totale réussite et je ne cache pas mon envie de le présenter dans un prochain café littéraire de la médiathèque. J'attendrai bien sûr la fin du confinement pour le proposer à la prochaine session "polars". Je l'ai déjà fait pour José Giovanni et je le referai pour Daniel Angot.

René Raimbau